10 mai : résistance des Afro-descendants à Villers-Cotterêts

10 mai : résistance des Afro-descendants à Villers-Cotterêts

Face à la volonté affichée depuis 2014 par la nouvelle municipalité -frontiste- de Villers-Cotterêts (Aisne) de ne pas célébrer la journée nationale du 10 mai, qui commémore l’esclavage et ses abolitions, devant la plaque installée en 2006, 41 rue du général-Mangin,  par l’association des amis du général Dumas et son président, Claude Ribbe, l’association a pris le relais et organise désormais la commémoration, avec le soutien de nombreuses associations locales.

La date du 10 mai 2014 restera gravée dans l’Histoire.

Au moment où une certaine classe politique française traditionnelle et négrophobe de délitait face au Front national, les Afro-descendants de France se sont levés contre le refus du maire FN de Villers-Cotterêts de commémorer l’abolition de l’esclavage, et donc d’honorer le général afro-descendant Alexandre Dumas – né esclave – et qui devenait devenir le héros de cette petite ville.

Cet acte de résistance a été initié  et organisé par l’association des amis du général Dumas, présidée par l’écrivain et cinéaste Claude Ribbe, entouré d’élus, de représentants de partis de toutes tendances (à l’exception du FN) et d’organisations syndicales et antiracistes.

Sous une pluie battante, la commémoration a été célébrée à 11 heures par plus de 500 personnes devant la plaque apposée au 41 rue du général-Mangin (l’ancien hôtel de l’Épée ou est mort le général Dumas en 1806).

Chose rare : l’événement a été relayé par l’ensemble des médias et journaux français, alors que depuis 2006, la journée de commémoration nationale de l’esclavage était totalement occultée.

Du coup, une ministre, George Pau-Langevin, en charge de l’Outre-mer, s’est déplacée à Villers-Cotterêts, dans la foulée de la commémoration, pour se recueillir devant la plaque à la mémoire du général Dumas.

Dès 16 h, le président de la République, lors de la manifestation organisée par le Sénat au Luxembourg, a rendu hommage au général Dumas.

Le Premier ministre, Manuel Valls, s’est déplacé à 18 h, accompagné de Christiane Taubira, garde des Sceaux et de George Pau-Langevin, pour assister à la manifestation traditionnelle organisée place du général-Catroux  (Paris 17e) par l’association des Amis du général Dumas et la mairie de Paris et en présence d’Anne Hidalgo, nouvellement élue maire de Paris. Il  a prononcé une allocution dans laquelle il rendait à son tour hommage au général Dumas, déclarant que tous les crimes devaient être également commémorés.

De son côté Claude Ribbe – qui avait comme chaque année fait jouer La Marseillaise – a profité de l’occasion pour appeler publiquement et solennellement le gouvernement à tenir ses promesses électorales, notamment en favorisant en place la création d’un centre Dumas, place du général-Catroux, qui abritera un mémorial et la maison des Outre-mer.

Dans la soirée, Marine Le Pen, présidente du Front national, et Marion Maréchal Le Pen, députée et figure du parti populiste, ont publiquement désavoué le maire de Villers-Cotterêts.

Les seules critiques formulées à propos de cette journée ont été adressées à Christiane Taubira pour n’avoir pas chanté La Marseillaise place du général-Catroux et pour avoir écrit sur les réseaux sociaux qu’elle préférait le recueillement aux « karaokés d’estrade ».

Deux semaines plus tard, le Front national remportait les élections européennes, mais après avoir dû reconnaître – à contrecoeur ? -que la commémoration de l’esclavage est définitivement inscrite dans les institutions françaises.

L’association des amis du général Dumas réédite la double commémoration en 2015 : Villers-Cotterêts à 11 heures et place du général-Catroux (Paris) à 18 h, avec la ville de Paris et en présence du Premier ministre.

 

 

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