Amo (1703-1759)

Amo (1703-1759)

Anton Wilhelm Amo, né à Awukena (aujourd’hui Ghana) en 1703 fut razzié à l’âge de 4 ans et conduit à Amsterdam où il fut « donné » au duc de Brunswick qui, le considérant comme son fils adoptif, l’emmena avec lui à Wolfenbüttel, en Basse-Saxe.

Baptisé, Amo put faire des études de droit et de philosophie aux universités de Helmstedt, Halle où il soutint une thèse de droit sur la question de l’esclavage : Disputatio de jure Maurorum in Europa (Du droit des Maures en Europe) et Wittenberg où il soutint sa thèse de philosophie : De humanae mentis apatheia ( Que l’esprit humain ne peut éprouver de sensation) en 1734.

En 1738 il publia un intéressant Tractatus de arte sobrie et accurate philosophandi (Traité sur l’art de philosopher avec mesure et justesse).

En 1740, Amo est nommé professeur titulaire à l’université d’Iéna.

Son protecteur étant mort, Amo dut affronter des difficultés orchestrées de manière raciste par ses contradicteurs.

De ce fait, il retourna en Afrique en 1747.

Inutile de dire que l’oeuvre d’Amo n’a guère intéressé la philosophie universitaire occidentale, tout imbibée qu’elle est des préjugés racistes les plus odieux.

Ce n’est certainement pas un hasard si les 500 000 bacheliers qui sortent, chaque année, des lycées français, n’ont jamais entendu aucun professeur, y compris en classe de philosophie, leur expliquer que l’idée de race humaine n’est qu’un préjugé.

Si l’on considère d’une part que l’instruction est obligatoire en France jusqu’à 16 ans, d’autre part que 2 Français sur 3 (sondage annuel CNCDH) pensent que les races humaines existent, que 18 % des Français sont persuadés non seulement que les races humaines existent mais que certaines « races » (la « leur » bien sûr) sont supérieures aux autres, il faut bien en conclure que le système français de l’Éducation nationale en général, l’enseignement de la philosophie en particulier, auraient besoin d’une sérieuse réforme.

 

 

 

Une réaction au sujet de « Amo (1703-1759) »

  1. « Ce n’est certainement pas un hasard si les 500 000 bacheliers qui sortent, chaque année, des lycées français, n’ont jamais entendu aucun professeur, y compris en classe de philosophie, leur expliquer que l’idée de race humaine n’est qu’un préjugé. »

    Pas ceux qui sont passés par mes classes. Même si c’est en collège, ça sert, surtout à cet âge, où les « esprits « ne sont pas encore complètement formés. J’imagine donc que je ne suis pas la seule.

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