Eric Williams (1911-1981)
Eric Williams, né en 1911 à Port-of-Spain (Trinidad et Tobago, alors colonie anglaise) a été l’élève de C.L.R. James qui lui a fait comprendre l’importance de l’histoire pour comprendre l’économie et la société contemporaines.
En 1938, il soutient une thèse à Oxford sous le titre The Economic Aspect of the West Indian Slave Trade and Slavery (L’aspect économique de la traite et de l’esclavage aux Caraïbes).
Cette thèse fournira la matière du célèbre et magistral ouvrage Capitalisme et esclavage, publié en 1944.
Williams y démontre que la naissance du capitalisme britannique (la révolution industrielle) est liée aux profits tirés de l’esclavage.
L’acharnement, depuis 1944, des historiens et des économistes occupant des positions dans l’establishment des anciens pays esclavagistes, à tenter d’invalider les démonstrations de James suffiraient presque, s’il était besoin, à lui donner raison.
Aristote avait d’ailleurs compris que la mécanisation, liée au capitalisme, mettrait un terme à l’esclavage. Les dates d’abolition de l’esclavage ne correspondent-elles pas à la date d’entrée dans la phase capitaliste de leur histoire des grands pays esclavagistes ?
Grande-Bretagne 1833, France 1848, USA, 1865, Espagne 1880.
Williams enseigna à Howard University, à Washington (majoritairement fréquentée par les Afro-Américains) à partir de 1939 et il y eut une chaire à partir de 1947.
De 1956 à 1962, son île natale, encore colonisée, lui confiera des fonctions équivalentes au poste de Premier ministre qu’il occupera de l’indépendance (1962) jusqu’à sa mort.
Une réaction au sujet de « Eric Williams (1911-1981) »
J’ai écrit quelques lignes sur la révolte des esclaves à Saint Domingue (désormais République D’Haïti) qui a abouti à son l’indépendance le premier janvier 1804.
La thèse que j’ai développée, c’est que la traite des « noirs » a été du capitalisme pur et dur : le capitalisme naissant du XVème au XIXème siècle.
Cette traite a permis à l’Europe de s’enrichir pour quelle devienne ce qu’elle est actuellement. La non reconnaissance de l’indépendance d’Haïti jusque dans les années 1860, si je ne trompe pas, et le paiement d’une somme faramineuse à La France pour qu’elle soit reconnue (cette somme a servi à dédommager les anciens colons) a été une entente entre la France, l’Espagne, le Portugal et l’Angleterre pour que cala n’arrive pas dans les autres colonies. Ces pays là avaient de très gros intérêts dans leurs colonies respectives. Ils avaient besoin une main d’œuvre sans rémunération et cela jusqu’à la mort.