Jean-Baptiste Belley (1746-1805)

Jean-Baptiste Belley (1746-1805)

Jean-Baptiste Belley est né à Gorée (Sénégal).

Vendu à l’âge de deux ans, il est déporté et mis en esclavage à Saint-Domingue (République d’Haïti).

Exerçant la profession de perruquier, et connu au Cap sous le pseudonyme de Timbazé, il parvint, en travaillant jour et nuit, à économiser pour racheter sa liberté.

Le 9 octobre 17779, il embarqua avec 800 autres Afro-descendants de Saint-Domingue, tous volontaires pour s’enrôler aux côtés des Américains insurgés et participa à la bataille de Savannah, en Géorgie, ce qui lui valut un grade d’officier et le nouveau surnom de Mars (le dieu de la Guerre).

Capitaine d’infanterie à la Révolution, il repoussa, à la tête du 16e régiment, malgré 6 blessures, une attaque menée par les colons contre le Cap en juin 1793.

Le 24 septembre 1793, Jean-Baptiste Belley, élu à l’unanimité pour aller représenter la colonie de Saint-Domingue à la Convention, s’embarquait pour la France, avec une escale à Philadelphie et New-York.

Pris à partie par des esclavagistes de Philadephie, qui ne comprenaient pas qu’un Africain aille siéger comme député, il leur rappela fièrement son engagement pour l’indépendance américaine : « Quand on sait sauver les Blancs et les défendre, on peut bien les commander !»

Arrêté à son arrivée à Lorient, il fut rapidement libéré et accueilli triomphalement, avec Mills et Dufay à la Convention, le 3 février 1794.

Le lendemain, l’ancien petit esclave arraché à son île de Gorée, rappelant que l’abolition de l’esclavage était déjà entrée en vigueur à Saint-Domingue, faisait voter l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies françaises (4 février 1794).

Belley restera parlementaire jusqu’en juin 1797, date à laquelle il retournera à Saint-Domingue, pour y prendre le commandement de la gendarmerie.

Destitué et arrêté en juillet 1802, sur ordre de Napoléon Bonaparte, Jean-Baptiste Belley fut déporté au camp de triage de Brest et de là envoyé à la citadelle de Belle-Isle-en-Mer avec Placide Louverture.

Il est mort à Belle-Isle-en-Mer le 6 août 1805, après trois ans de détention.

 

 

3 réactions au sujet de « Jean-Baptiste Belley (1746-1805) »

  1. Pourquoi c’est a 65 ans que je dois apprendre l’histoire de cette homme qui me rappelle celle de Toussaint Louverture? Il doit y en avoir beaucoup d’autres qui ont marqué l’histoire et dont nous devons être très fiers. Historiens haïtiens, allez-y, contez nous la vraie histoire de cette terre et de nos ancêtres et qu’on l’enseigne à nos enfants

  2. Si les années passées étaient à eux, les années futures seront les nôtres. Naturellement, leurs convictions fondamentales seront mise à mal et leurs souffrances seront proportionnelles à nos souffrances passées.

  3. Encore une preuve de la négrophobie congénitale de Napoléon Bonaparte. L’acharnement de ce pauvre type complexé contre un Africain déporté esclavisé qui s’était libéré lui-même et avait vaillamment combattu dans l’armée républicaine devrait nous éclairer sur les causes de la persistance de l’oppression raciale, sociale, économique et culturelle que nous subissons toujours en 2013.

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