Louisy Mathieu (1817-1876)

Louisy Mathieu (1817-1876)

Louisy Mathieu, né à Basse-Terre (Guadeloupe), était en 1848, à la veille de l’entrée en vigueur de l’abolition, un esclave de 31 ans affecté à l’emploi de tonnelier puis de typographe car il avait appris à lire.

Fervent militant de l’abolition, il fut désigné sur la liste progressiste de Perrinon et Schoelcher, comme suppléant de Schoelcher. Ce dernier ayant été élu à la fois à la Guadeloupe et à la Martinique, Mathieu s’en fut à l’Assemblée nationale où il siégea à l’extrême-gauche jusqu’en mai 1849, défendant l’égalité des droits, sans distinction de couleur.

Louisy Mathieu abandonna la vie politique après le coup d’État de 1851, retourna à la Guadeloupe et s’installa au lieu dit « Bas de la Source » où il mena, jusqu’à sa mort, une existence modeste et obscure.

 

3 réactions au sujet de « Louisy Mathieu (1817-1876) »

  1. Comme beaucoup d’esclaves progressistes et plus éclairés que la masse de ses congénères, Louisy Mathieu participa aux luttes électoralistes de son époque à l’instar de Schoelcher ou de Bissette. Le vote dit républicain semblait pouvoir, aux yeux de beaucoup, contrer les forces réactionnaires bourgeoises, militaristes et féodales en France.
    Cela n’empêcha pas qu’un Bonaparte bis refasse un coup d’état en 1851. Quant à l’application de ce principe démocratique dans les colonies, c’était mal connaître le pouvoir réel de la caste des colons qui ont toujours eu l’appui de l’Etat, de l’Eglise et de l’armée. A quoi pouvaient servir des élus antiesclavagistes lorsque, accidentellement, ils pouvaient franchir le barrage de la fraude, de la corruption massive et de l’ignorance ?
    En Guadeloupe, la fraude électorale a duré 130 ans, bien après la Loi de 1946 sur la départementalisation ! C’est pourquoi rien de fondamental ne changea malgré la liste des élus qui s’affrontèrent souvent dans des combats fratricides : Gerville-Réache, Candace, Boisneuf, Légitimus, Fengarol, Rosan Girard, etc… Aujourd’hui, ce sont toujours les BBCSF (Békés-Blancs-Créoles-Société-Française) qui contrôlent toute l’économie d’import-export du
    pays.
    La seule chose qui ait changé, c’est l’existence de 35 000 fonctionnaires-à-40%-de-vie-chère qui profitent du système, qui ne veulent pas qu’il change, mais dont tous les salaires aboutissent finalement dans les poches du bloc pré-cité. Les petites gens, elles, végètent dans l’assistanat et 50% des jeunes émigrent.

    Conclusion : IL N’Y A NI POLITIQUE NI ECONOMIE EN GUADELOUPE, mais un système d’apartheid verrouillé qui ne veut pas dire son nom.

    1. Quel destin extraordinaire!

      J ‘apprécie le commentaire de Jean-Luc Faraux que je partage.

      Merci de mettre à la lumière et à la portée de tous ces personnages de notre histoire dont la plupart d’entre nous ne connaissent au mieux que le nom, et dont les actions sont rarement relatées dans l’histoire « officielle ».

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