Omar Blondin Diop (1946-1973)

Omar Blondin Diop (1946-1973)

Le Sénégalais Omar Blondin Diop est né à Niamey (Niger), le 18 septembre 1946.

Brillant élève, il est admis, après des études au lycée Louis-le-Grand, à l’École normale supérieure de Saint-Cloud (depuis ENS Lyon).

Etudiant en philosophie, il se lie à Daniel Cohn-Bendit et à Alain Krivine et  prend une part active aux mouvements gauchistes des années soixante et à la révolte estudiantine de 1968.

Il est remarqué par le cinéaste Jean-Luc Godard qui lui fait jouer, aux côtés d’Anne Wiazemsky (épouse de Godard et petite-fille de François Mauriac), de Juliet Berto et de Jean-Pierre Léaud, son propre rôle dans le film La Chinoise (1967).

L’engagement de Diop lui vaut, en 1969, d’être exclu de l’ENS de Saint-Cloud et expulsé de France en même temps que Cohn-Bendit.

À Dakar, il poursuit ses activités révolutionnaires, soutenu par ses frères cadets – tous ardents militants anticolonialistes – et critique ouvertement la politique pro-française de Senghor qui s’est adjoint, au poste de ministre de l’Intérieur, un proche de Jacques Foccart : le Français Jean Collin.

Pour protester contre la politique de « coopération » avec l’ancienne puissance coloniale et l’attitude, de Senghor qui entreprend des travaux démesurés pour une une visite-éclair de Pompidou à Dakar, les frères d’Omar, le 15 janvier 1971, incendient le ministère des Travaux publics et le centre culturel français. Ils préparent  des cocktails molotov pour les jeter sur le cortège officiel. Ils sont arrêtés. Dialo Diop est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il sera torturé dans sa cellule.

Omar, alors jeune agrégatif, projette de libérer ses jeunes frères depuis le Mali où il s’est réfugié. Mais il est capturé et extradé vers le Sénégal.

Le 23 mars 1972, il est condamné par un tribunal spécial sénégalais à 3 ans fermes de réclusion pour « atteinte à la sûreté de l’État ».

Le 11 mai 1973, après avoir reçu la visite de Jean Collin, avec lequel il aurait eu une altercation, il est retrouvé mort dans sa prison de Gorée.

Officiellement, c’était un suicide. Pour les frères Diop – et en particulier le docteur Dialo Diop – qui n’ont cessé de se battre pour la mémoire de leur frère, c’est un homicide politique : Omar aurait succombé après des sévices que lui auraient infligés ses geôliers, probablement sur ordre de Collin.

Plusieurs historiens partagent ce point de vue.

Omar Blondin Diop est cité dans le livre d’Anne Wiazemsky, Une année studieuse (2012).

6 réactions au sujet de « Omar Blondin Diop (1946-1973) »

  1. on s’en souvient comme si c’était hier l’assassinat de oumar blondin diop a l’époque une contestation universitaire était parti pendant plusieurs mois des campagne de sensibilisation des graphites sur les murs de l’administration semi coloniale sénégalaise que jean collin gérait . bref la lutte pour blondin c’est essoufflé mais sont souvenir reste dans les cœurs de tout les anciens étudiant sénégalais. la leçon est que l’indépendance était partielle avec Wade on na eu quel années d’indépendance que les occidentaux ont fait tout pour le faire partir. dure d’être libre quand on na été torturé par le blanc Français ces personnages vicieux cynique et sadique qui tirent nos ficelle jusqu’à présent.

  2. Les assassinats d’Omar Blondin Diop, de Steve Bicko, de Thomas Sankara, de Samora Machel, d’Amilcar Cabral et de tant d’autres martyrs de la lutte pour la reconquête de la souveraineté positive des peuples africains, doivent nous inciter a redoubler d’ardeur pour l’unité fédéraliste de l’Afrique. Le sacrifice qui nous incombe pour provoquer la naissance des Etats Africains Unis sera certainement énorme, mais il sera infime comparé a celui de ces martyrs.
    Le devenir de l’Afrique est entre les mains des Africains : il leur appartient d’en faire ce qu’ils voudront bien en faire.

  3. Vraiment très contente d’avoir la version non officielle des faits ! La mentalité des dirigeants de l’époque se prêtait bien à ce genre de comportement dominateur soumis au colon blanc ! Et la jeunesse , qui voulait le changement , mais aussi qui montrait , à ses pères , ses qualités intellectuelles, devenait susceptible de prendre le pouvoir ! D’où le tentation, de tuer le poussin dans l’oeuf ! Très triste histoire , jamais révélée , aux contemporains !

  4. Honneur et Respect pour Omar et woulo bwavo pour la famille Diop en raison de sa ténacité, sa persévérance et son courage afin d’obtenir vérité et justice.

  5. A l’occasion de la commémoration du quarantième anniversaire de la mort d’Omar, marquée notamment par la tenue d’un émouvant forum de témoignages dans la grande salle de conférence de l’Université Cheikh Anta Diop, une plaque mémorielle avec sa photo a été solennellement dévoilée, le 11mai 2013, dans la cellule même de la prison de l’île de Gorée, où il a trouvé la mort, sise à l’ancien fort d’Estrées aujourd’hui converti en musée historique… Dans les suites immédiates de ces manifestations, qui ont suscité un certain intérêt dans l’opinion, la famille d’Omar, initiatrice de la commémoration, a par ailleurs introduit auprès du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, une demande formelle de réouverture de l’information judiciaire, afin de faire toute la lumière sur les causes et les circonstances exactes de la mort violente en détention de ce jeune et brillant intellectuel-miltant africain. A ce jour, cette requête demeure sans réponse.

  6. Puissantes informations, à utiliser pour faire connaître l’histoire que certains voudraient réviser à leur guise.

    Utilisons, utilisez internet pour transmettre un maximum d’informations !

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