Ourika

Ourika

Ourika, une petite Africaine âgée d’environ cinq ans, aurait été envoyée comme esclave aux Antilles françaises si, en 1786, le gouverneur du Sénégal, Stanislas de Boufflers, ne l’avait remarquée alors qu’elle embarquait sur un navire négrier. Touché par la petite, qui était orpheline, il l’avait rachetée, puis expédiée vers la France pour la confier à sa tante, Marie-Charlotte de Rohan-Chabot, épouse du maréchal de Beauvau-Craon, qui n’avait pas d’enfant.

Stanislas de Boufflers était un homme d’esprit dont les épigrammes ne plaisaient pas toujours. Sa nomination au Sénégal ressemblait à une mise à l’écart, mais il avait vite été consolé à Gorée par Anne Pépin, une »signare ».  Ainsi désignait-on les jeunes femmes ayant des origines à la fois européennes et africaines, ayant fait fortune dans le commerce parallèle – la gomme arabique en l’occurrence – et vivant souvent avec un Européen de haut rang.

Malgré les activités de contrebandier de ce gouverneur original, son séjour au Sénégal, qui fut bref, allait laisser de bons souvenirs.

Ourika, de son côté, ne devait pas manquer d’intérêt puisque le maréchal, alors âgé de 65 ans, et son épouse, au lieu de la destiner à la domesticité, la firent élever comme la fille qu’ils n’avaient pas eue, dans le somptueux hôtel de Beauvau qui abrite depuis 1861, sur la place du même nom, à Paris, le ministère de l’Intérieur… et de l’Immigration.

Survint la Révolution. Le maréchal de Beauvau, homme éclairé, y était favorable. Il fut quelques mois ministre et mourut de maladie au printemps de 1793.  Marie-Charlotte, très affectée par ce deuil, devait quitter l’hôtel de Beauvau en 1795, tandis qu’Ourika était adolescente.

Officiellement, la jeune fille est morte de tuberculose en 1799.

D’après la version que Claire de Duras donne de son histoire dans un très célèbre roman publié en 1823, elle se serait retirée dans un couvent à la suite d’un chagrin d’amour, son fiancé n’ayant pas surmonté le préjugé de couleur.

 

 

 

 

Une réaction au sujet de « Ourika »

  1. L’histoire d’Ourika fera certainement un jour l’objet d’une adaptation à la télé ou au cinéma car elle a des résonances actuelles même si les faits se sont déroulés , il y a plus de 200 ans .

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