La belle Isabeau

La belle Isabeau

La belle Isabeau, une Afro-descendante originaire de Saint-Domingue (République d’Haïti) était, chose rare, la fille d’une Européenne et d’un Afro-descendant (l’inverse étant plus courant dans les colonies).

On a dit – et même écrit – que sa mère était Madame de Clugny, baronne de Nuits, née Charlotte-Thérèse de Tardieu de Maleissye. Madame de Clugny était l’épouse de Jean-Etienne Ogier de Clugny, baron de Nuits (né à la Guadeloupe), intendant de Saint-Domingue de 1760 à 1764 et contrôleur général des Finances en 1776 (en remplacement de Turgot). Le baron était connu pour ses moeurs extrêmement relâchées.

Madame de Clugny, baronne de Nuits, veuve dès 1776, n’était certainement pas en reste puisqu’elle aurait été le modèle de la marquise de Merteuil des Liaisons dangereuses.

Sa fille présumée, Isabeau, vécut à Paris sous le règne de Louis XVI et défraya la chronique. Elle fut reçue chez Madame du Barry où elle rencontra Zamor.

On disait qu’Isabeau voyait secrètement sa mère.

C’était une femme à la mode. Aussi fortunée que libre dans ses propos, Isabeau se permit de lancer au printemps 1783 qu’elle était prête à payer 2000 louis  (soit plusieurs dizaines de milliers d’euros) les faveurs du comte d’Artois, frère du roi Louis XVI (et futur Charles X).

Isabeau devait avoir quelques protections, car non seulement elle ne fut pas inquiétée, mais le prince, amusé par la proposition, l’invita dans son château de Bagatelle.

Bagatelle

 

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