La drépanocytose, maladie de la « race » noire ?
Le racisme fait souvent flèche de tout bois, et sous prétexte louable de lutter contre la drépanocytose, l’idée que cette maladie héréditaire serait le propre d’une « race » est parfois avancée, y compris dans le milieux médicaux.
La drépanocytose – qui touche 300 000 personnes dans le monde dont environ 14 000 en France – est une maladie héréditaire causée par l’altération de l’hémoglobine. Elle n’est pas liée à une « race » – une notion qui n’a aucun sens – mais à une origine géographique : Afrique subsaharienne (et par conséquent régions peuplées d’Afro-descendants), bassin méditerranéen (Sicile, Grèce, Turquie), Inde, Moyen Orient (Arabie Saoudite).
La carte de la drépanocytose peut être comparée à celle du paludisme (maladie infectieuse).
La drépanocytose serait tout simplement liée – comme la couleur claire de la peau est une adaptation à la faible luminosité et à une carence en vitamine D – à une sélection naturelle : il y aurait une corrélation entre les personnes touchées ou susceptibles de l’être et les personnes résistantes au paludisme.
2 réactions au sujet de « La drépanocytose, maladie de la « race » noire ? »
Cette information pourtant ancienne est trop peu connue y compris par les africains et les afro-descendants. Cela permet aux théories fumeuses racistes de prospérer sans contradiction.
Merci à « une autre histoire » de cette brillante mise au point scientifique que nous devons tous faire circuler partout.
Effectivement, la corrélation avec la résistance au paludisme est maintenant connue : la forme en « S » caractéristique de l’hématie (globule rouge) d’une personne drépanocytaire contrarie la fixation du virus.