Le BUMIDOM (1963-1981)

Le BUMIDOM (1963-1981)

Le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer) est un organisme créé par Michel Debré en 1963, en période de chômage lié à la crise de l’industrie sucrière aux Antilles, pour favoriser l’émigration des Afro-descendants des départements d’outre-mer vers la France .

Ce système a fonctionné jusqu’en 1981.

Pour Aimé Césaire, il se serait agi là d’une opération qu’il aurait qualifiée de « génocide par substitution » (en 1975 à propos d’une opération visant à installer des Asiatiques en Guyane). L’expression a été souvent reprise pour montrer que Paris aurait sciemment envisagé de vider les anciennes colonies des descendants d’esclaves pour y installer d’autres populations et particulièrement des Français.

Le Bumidom a occasionné de manière directe la venue en France, notamment en région parisienne, de 70000 personnes nées outre mer auxquelles l’administration faisait miroiter une vie meilleure et qui n’obtinrent que des emplois médiocres.

Ce chiffre ne comprend pas les personnes, bien plus nombreuses encore, que le Bumidom, par sa propagande, a indirectement encouragées à partir sans toutefois les prendre directement en charge.

C’est le Bumidom qui a organisé la déportation dans des départements défavorisés, dont la Creuse, de 1630 enfants réunionnais, pour la plupart afro-descendants.

Curieusement, le Bumidom, basé à Paris, avait établi des antennes à Nantes, au Havre et à Marseille, trois anciens ports esclavagistes.

 

9 réactions au sujet de « Le BUMIDOM (1963-1981) »

  1. Ce ne sont pas que des enfants réunionnais, la même chose a été faite en Martinique aussi. Voir l’histoire de Germain GREGOIRE, Martiniquais qui recherche encore, 50 ans après,des réponses à son enlèvement ainsi que celui de ses 5 frères et soeurs.
    Ces histoires sont ignobles et je crois qu’on devrait exiger que les dossiers soient ouverts pour lever le voile sur ces horreurs et aider les victimes à retrouver leur vie, leur histoire et leur dignité !

  2. Il y a une chose qui a perduré et qui montre bien que les élites dirigeantes sont toujours les mêmes et qu’elles n’ont pas changé. C’est de toujours manipuler et pour ce faire de créer sans cesse des officines.

    1. Le fonds du problème est l’absence de vrai développement économique . Aucun gouvernement n’a vraiment soutenu une politique forte et audacieuse de développement. Agriculture subventionnée, industries fragiles , tourisme en crise (des hôtels ferment). Une classe politique locale ignare et versant dans le clientélisme. De jeunes antillais dynamiques mais découragés n’attendent pas de Bumidom. Certains émigrent de leur propre initiative vers les USA, le Canada, l’Angleterre…

  3. Je me souvenais du Bumidom, mais j’ignorais que c’était Michel Debré, le rédacteur de la constitution de la Vème République, qui en était à l’origine.

    1. Rectification ! En 2014 le Bumidom continue de manière institutionnelle par le biais des bas emplois de la fonction publique française qui exilent et déracinent les Antillais. Frappés par le chômage, ils n’ont d’autre choix que de partir.

  4. Oui le BUMIDOM a bien été un instrument de déportation des forces vives des colonies de l’Outre Mer vers la France métropolitaine.

    Cet instrument avait un double objet :

    1) Dévitaliser de leur jeunesse les Dom-Tom afin de contrer l’effet dévastateur des indépendances notamment celle de l’Algérie ainsi que l’effet du souffle révolutionnaire cubain.

    2) Obtenir une main d’oeuvre bon marché pour l’économie française en plein boom.

    Evidemment tout ceci fut conduit en même temps qu’on démantelait l’outil industriel agricole et le secteur agricole local en général cultures vivrières comprises.

    Les chiffres fournis par le BUMIDOM sont minorés grâce à l’aide de nègres kounichettes complices.

  5. Ce qui s’est passé en 1963 a La Réunion est la même histoire que celle qui nous est arrivée en 1956. Et avant nous, il y a eu des précédents dès 1955 en Indochine (Vietnam), même si le nom de BUMIDOM n’est apparu qu’en 63.

    Nous fumes enlevés en 1956 à notre mère sans son consentement par l’administration française. Notre bataille pour la retrouver dura 36 ans et demi. Mais elle s’était déjà éteinte sans savoir que nous étions vivants. Il lui avait été dit que ses 3 garçons étaient morts dans un accident.

    Nos soeurs sont arrivées en France le 5 Novembre 1960 après un voyage du général de Gaulle et de sa femme, Yvonne, en Martinique.

    J’ai des documents le prouvant qui seront mis dans mon livre avec d’autres preuves qu’il y a eu enlèvement et vol d’enfants.

    1. La même logique de déportation a existé en Afrique subsaharienne ou la France par exemple a organisé en masse l’émigration depuis le Mali des populations sonninkes ( qui constituent la majorité des immigrés maliens en France) pour venir faire des basses besognes délaissées par des Français. C’étaient des Français qui venaient les chercher par dizaines, planifiant méthodiquement leur voyage en France (logement et travail compris).

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