Le célèbre joueur brésilien Paulo César Tinga, né à Porto Alegre en 1978, a été victime le mercredi 12 février 2014 de cris et d’insultes racistes de la part du public péruvien lors d’une rencontre opposant le Cruzeiro, auquel il appartient (l’un des principaux clubs brésiliens, basé à Belo Horizonte) au Real Garcilaso sur le terrain de Cusco, au sud-est du Pérou.

Avec 100 millions d’Afro-descendants (50 % de la population) le Brésil est le pays le plus important en nombre de la diaspora africaine, devançant de loin les États-Unis. En prenant en compte les pays d’Afrique et les pays de la diaspora, il arrive en seconde position derrière le Nigeria (170 millions). C’est l’un des premiers pays où les Européens (en l’occurrence les Portugais, à partir de 1500, ont déporté des Africains.  La résistance y a été des plus vives, au point qu’un état indépendant, Palmares, y fut fondé au 17e siècle par les marrons.

L’esclavage n a été officiellement aboli au Brésil qu’en 1888.

Au-delà des apparences, la situation des descendants d’Africains d’un point de vue économique, social et culturel, reste des plus précaires au Brésil et leur représentation politique y est quasiment nulle.

Suite à l’incident, Tinga a déclaré à la presse que le public péruvien était coutumier du fait et qu’il n’avait jamais été insulté sur un terrain à ce point, même en Allemagne, où il dit avoir été victime de racisme au cours de certains matches, quand il jouait à Dortmund

La réaction a été vive au Brésil, tant de la part des footballeurs les plus connus, comme Ronaldinho, le meilleur ami de Tinga, que des autorités politiques, à commencer par la présidente, Dima Rousseff (d’origine bulgare par son père), ancienne guerillera et proche de Lula.

Dima Rousseff a annoncé que le Mondial 2014 (coupe du monde de football) qui doit se dérouler au Brésil du 12 juin au 13 juillet serait dédié à la lutte contre le racisme.