Les « noirs » courent-ils plus vite que les « blancs » ?

Les « noirs » courent-ils plus vite que les « blancs » ?

Depuis l’organisation des jeux olympiques modernes (1896) nombreux sont les Afro-descendants à remporter des victoires dans la plupart des disciplines.

Au début, les théories racistes prônaient la supériorité, y compris physique, de l’Européen.

Mais face aux résultats de compétitions organisées loyalement, il a bien fallu reconnaître que les aptitudes sportives des Afro-descendants surpassaient parfois celles des Européens.

Les racistes ont alors modifié leur point de vue en reconnaissant les aptitudes physiques des Afro-descendants et des Africains pour mieux les dénigrer. Les Afro-descendants seraient, certes, doués pour le sport -du fait de l’animalité qui caractériserait leur « race »- mais ne seraient doués que pour cela.

Dès lors, les Afro-descendants réussiraient dans le sport parce qu’ils seraient « racialement » différents et bénéficieraient d’une force physique bestiale.

En réalité, la réussite des athlètes afro-descendants semble liée à deux facteurs. Le premier, historique, résulte de la violence extrême de l’esclavage. La vie d’un esclave n’étant qu’une succession d’épreuves, parmi ceux qui ont survécu et se sont reproduits, figurent les plus robustes physiquement. L’esclavage a donné lieu, même sur une courte période, à une sélection naturelle. Dans ces conditions, il ne faut pas étonner que de nombreux médaillés olympiques soient des Afro-descendants.

L’autre explication est culturelle. Les Afro-descendants, longtemps privés des moyens de faire des études – et discriminés même s’ils étaient diplômés (ce qui est encore le cas en France)- avaient et ont encore plus de chances d’améliorer leur condition sociale en misant sur le sport. Cette explication vaut pour les Africains.

Autrement dit : dans un pays raciste comme la France, si l’on est robuste physiquement et qu’on espère réussir, on a probablement plus intérêt -si l’on est vu comme « noir »- à miser sur le football qu’à espérer être reconnu en tant qu’intellectuel. D’autant que les élites dirigeantes ont une forte tendance à faire passer les sportifs qui ont réussi (et qui sont de ce fait consensuels) pour des intellectuels. Au détriment des vrais intellectuels qui, eux, ne sont -par définition – jamais consensuels, donc plutôt dérangeants.

 

 

 

5 réactions au sujet de « Les « noirs » courent-ils plus vite que les « blancs » ? »

  1. Je pense que toute chose vient en son temps.
    Et le temps viendra, j’en suis convaincu, où ils récolteront ce qu’ils ont semé.
    Ils ne vont pas nous dominer toujours. Le lion dort encore.

  2. A cela je peux ajouter ma maigre contribution : en 1976, j’avais réussi un concours de contrôleur stagiaire du Trésor: à mon grand étonnement, quand je suis arrivé au lieu d’affectation (dans le xiiie arrondissement de Paris) une dame est venue me trouver avec un gros dossier et elle a dit : « Qu’il nous montre ce qu’il sait faire s’il prétend devenir contrôleur ! Un jour je fus convoqué dans le bureau du trésorier, un certain M. R. Il me dit textuellement ceci : Monsieur, dans votre pays vous serez peut-être empereur mais ici vous ne serez pas contrôleur; c’était l’époque de Giscard et de son ami l’empereur Bokassa. Tout cela pour montrer combien les gens peuvent être stupides : j’étais pourtant classé parmi les meilleurs quand je faisais mon stage théorique boulevard Haussmann, mais cela ne suffit pas quand on est noir. On a tout à prouver. J’espère de tout cœur que ce R. – s’il est mort- brûle en enfer !

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