Napoléon, morceaux choisis

Napoléon, morceaux choisis

 

En France, le dictateur raciste et esclavagiste Napoléon est une référence officielle depuis plus de deux siècles. Et il est généralement présenté dans les écoles de la République comme un héros.

Il n’en va pas de même dans les autres pays et en particulier en Grande-Bretagne;

Napoléon vu par le Daily mail (article en anglais)

Voir également le livre de Claude Ribbe (réédité en 2013) Le crime de Napoléon.

La pensée de Napoléon se résume cyniquement dans sa formule :

« Je suis pour les blancs parce que je suis blanc ! »

Quelques textes signés de la main de Napoléon, relatifs à l’esclavage, à la traite et aux Afro-descendants.

Paris, 21 août 1801

Au citoyen Forfait, ministre de la marine et des colonies

Je reçois, Citoyen Ministre, vos dépêches sur la Guadeloupe. Donnez les ordres pour que tous les individus qui ont été renvoyés par le contre-amiral Lacrosse et qui sont à Lorient soient mis en arrestation jusqu’à ce que le Gouvernement ait statué sur leur sort.

 

Paris 19 novembre 1801

Au général Leclerc, commandant l’expédition de Saint-Domingue.

Il me tarde d’apprendre que vous avez rendu à la République le plus grand service qu’aient à espérer son commerce, sa navigation [le rétablissement de l’esclavage et de la traite] et que nous puissions vous proclamer le restaurateur de notre grande colonie.

 

Paris, 27 avril 1802

Au consul Cambacérès

Vous trouverez ci-joint, citoyen Consul, des notes pour servir à rédiger un projet d’arrêté à convertir en sénatus-consulte  pour défendre l’arrivée des noirs sur le continent de la République, et remettre en vigueur les règlements qui existaient sur cet objet.

 

Loi du 20 mai 1802 rétablissant l’esclavage.

Au nom du Peuple français, Bonaparte, Premier consul, proclame loi de la République le décret suivant :

Art. Ier Dans les colonies restituées à la France en exécution du traité d’Amiens, l’esclavage sera maintenu conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789.

II. Il en sera de même dans les autres colonies françaises au-delà du Cap de Bonne-Espérance.

III. La traite des noirs et leur importation dans lesdites colonies, auront lieu, conformément aux lois et règlements existants avant ladite époque de 1789.

 

Paris, 1er juillet 1802

Au capitaine général Leclerc, commandant en chef l’armée de Saint-Domingue

Le commerce [les bateaux négriers] s’active et se dirige vers Saint-Domingue; protégez-le de tous vos moyens !

Je compte qu’avant la fin de septembre vous nous aurez envoyé ici tous les généraux noirs; sans cela, nous n’aurions rien fait, et une immense et belle colonie serait toujours sur un volcan, et n’inspirerait de confiance ni aux capitalistes, ni aux colons, ni au commerce. Je comprends parfaitement qu’il serait possible que cela occasionnât des mouvements; mais vous aurez devant vous toute la saison pour les réprimer. Quelques suites que l’envoi en France des généraux noirs puisse produire, ce ne sera qu’un petit mal comparé à celui que ferait la continuation de leur séjour à Saint-Domingue.

Dès l’instant que les noirs seront désarmés et les principaux généraux envoyés en France, vous aurez plus fait pour le commerce et pour la civilisation de l’Europe que l’on n’a fait dans les campagnes les plus brillantes.

Défaites-nous de ces Africains dorés, et il ne nous restera plus rien à désirer !

 

Paris, 13 juillet 1802

Au contre-amiral Decrés, ministre de la Marine et des Colonies

Nous serons [bientôt] à même de prendre toutes les mesures que nous jugerons à propos pour les colonies. La première de toutes paraîtrait d’établir l’esclavage à la Guadeloupe comme il l’était à la Martinique, en ayant soin de garder le plus grand secret sur cette mesure, et en laissant au général Richepance le choix du moment pour la publier.

Nous attendons avec impatience l’arrivée de Christophe et de Dessalines en France. L’arrivée de Toussaint vous a été extrêmement honorable, et est un sujet de tranquillité et d’espoir pour notre commerce.

 

Paris, 23 juillet 1802

Décret (secret)

Article ler. – Le nommé Toussaint-Louverture sera transféré et retenu prisonnier au fort de Joux. Il sera tenu au secret, sans pouvoir écrire ni communiquer avec aucune personne que son domestique.

 

Paris le 4 février 1803

A Rochambeau, capitaine général de Saint-Domingue

Je veux directement vous assurer de l’entière confiance que le Gouvernement a en vous, et de son approbation des mesures de rigueur [l’extermination de la population d’origine africaine] que les circonstances vous obligent ou vous obligeraient de déployer.

Il est probable que, quand vous aurez reçu cette lettre, la légion d’honneur sera organisée. Vous y serez placé au rang des grands officiers.

 

Saint Cloud 27 mai 1803

Au général Berthier, ministre de la Guerre

Comme il pourrait être dangereux de leur permettre de retourner à la Guadeloupe, vous ferez transférer les hommes de couleur dans l’île de Corse

 

 

9 réactions au sujet de « Napoléon, morceaux choisis »

    1. Il est curieux, voire scandaleux, qu’un fort dans l’archipel des Saintes (Guadeloupe) puisse encore porter le nom de cet abominable individu, alors même qu’un autre fort, celui de Basse-Terre, a été très justement débaptisé : le fort Richepance (le général que Napoléon a chargé de rétablir l’esclavage) est devenu le fort Delgrès, en mémoire de celui qui, avec d’autres, a combattu les troupes napoléoniennes de Richepance en sacrifiant sa vie ainsi que celle de ses trois cents compagnons de lutte, préférant la mort en se faisant exploser plutôt que de retrouver les fers de l’esclavage.

  1. C’est clair, j’ai vécu 5 ans en Corse, j’y ai lu les 5 tomes de la bio de Napoléon par Max Gallo (réputé pourtant grand employeur de « nègres »!). J’étais, en quelque sorte, un admirateur, et je n’avais jamais imaginé une quelconque tragédie coloniale en passant le col de Vizzavona.

  2. Je pense qu’on ne peut pas forcément critiquer l’admiration vouée à Napoléon en France. Elle fait partie du nationalisme et elle est le fruit d’un système éducatif minutieusement élaboré au fil du temps au sein de la République.

    En revanche, l’absence d’efforts pour reconnaître ce passé morbide est immonde et alarmante pour les générations à venir.

    1. C’est simple : les gens qui admirent cet homme ne sont que des colons, des colons rouges. A regarder ses actions à travers l´histoire de l’esclavage, et tant de crimes que l’on ne peut même pas qualifier, on peut conclure que cet homme est un véritable monstre, un Frankenstein version française. Et ceux qui l’admirent sont ou bien les créateurs de ce monstre ou bien ceux qui désirent lui ressembler.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

x Close

Une Autre Histoire

Social Share Buttons and Icons powered by Ultimatelysocial
RSS
Facebook
Facebook